Synagogue de Biarritz
Présidente : Mme Déborah Loupien-Suares
3 rue Pellot
64200 Biarritz
E-mail : site en création
Tel :
05 59 55 03 95
Fax : 05 59 03 71 99
Lorsque les frères Gabriel et Émile Pereyre de Bayonne, en 1895, demandent au consistoire de Bayonne l’autorisation de faire construire une petite synagogue à Biarritz sur leur propriété, au 9 rue des Écoles, le consistoire, craignant une perte de pouvoir et de revenus, va dans un premier temps tenter de bloquer, puis de freiner le projet, tout en essayant d’en garder le contrôle. Le terrain proposé par les frères Pereyre est refusé, car trop excentré par rapport au quartier chic de Biarritz où habitent les principaux donateurs, dont les familles Poliakov et Brodsky.
Le consistoire ouvre une souscription et la somme nécessaire à l’achat du terrain et à l’édification de la synagogue, est vite recueillie, avec la participation de riches mécènes.
Cette synagogue sera construite à côté de l’église orthodoxe russe ; ses plans ont été dessinés dès 1896 par l’architecte de Bayonne, Charles Pasquier, auteur entre autres de ceux du casino municipal de Biarritz.
La synagogue est inaugurée officiellement le 7 septembre 1904, soit moins d’un mois après l’achat du terrain.
Les principaux membres du consistoire de Bayonne, les donateurs, les notables des communautés juives de Toulouse, Bordeaux et Paris, ainsi que de nombreux invités catholiques assistent à la cérémonie. Le discours de consécration est prononcé par le Grand-Rabbin de Bayonne, Émile Lévy.
Les offices ont eu lieu en juillet et en août, pour les offices de Shabbat (vendredi soir et samedi)
Le Temple de Biarritz (1904)
Par Anne Oukhemanou, docteure en histoire
Avec la construction et l’ouverture au culte du Temple de Biarritz, le 7 septembre 1904, se dresse la dernière synagogue monumentale construite dans le sud-ouest de la France.
Pourquoi une synagogue à Biarritz ? La population juive locale est peu nombreuse et tournée vers Bayonne. Mais c’est sans compter l’influence et la volonté des résidents juifs étrangers, russes pour la plupart. Ils souhaitent une synagogue digne de leur notoriété.
Dès le début (1895), ce projet de synagogue ressemble plus à une affaire privée, à une longue négociation immobilière entre un groupe de résidents étrangers financièrement puissants comme les Poliakoff et les Brodsky et un Consistoire de Bayonne réticent et financièrement étranglé.
De 1895 à 1904, les discussions alors que les souscriptions commencent à rentrer grâce à de nombreux mécènes étrangers ou parisiens, s’enlisent sur le choix du terrain mais aussi parce que le ministère de l’Intérieur et des Cultes refuse son autorisation alors même que l’architecte Charles Pasquier a déjà fourni ses plans
Ce n’est que le 1er juillet 1904 qu’un décret ministériel autorise enfin le Consistoire à construire une synagogue à Biarritz. Le 17 août 1904, le terrain est acheté.
En fait, les travaux étaient engagés sans autorisation ministérielle, sans que le terrain ne soit acheté officiellement.
Le 7 septembre, le Temple est inauguré sans faste. Le fonctionnement du Temple est arrêté, des administrateurs nommés, l’alternance des rites, portugais-ashkénaze est codifiée.
Le Temple est situé dans un des plus beaux quartiers de la ville, 9 rue Pellot, à proximité du palais impérial et de l’église russe.
Sur le plan architectural, son allure générale est de style romano-byzantin, style adopté par toutes les synagogues de la fin du XIXe siècle.
Sa façade, sobre, est surmontée des Tables de la Loi et y est inscrite la date de construction dans le calendrier grégorien et y est gravée uniquement en français l’inscription suivante « Aime ton prochain comme toi-même » (Lévitique 19, 18).
A l’intérieur, on suppose que le mobilier est issu de l’ancienne syangogue de Peyrehorade (Landes) vendue en 1899.
L’Héchal est placée au fond entre un portique de style arabe ; la tebah est installée devant l’Héchal, les deux meubles étant séparés des fidèles par une balustrade de pierres et des bancs en rangs transversaux.
Cette disposition manifeste la transformation de l’intérêt religieux, marqué par une implication moins forte des fidèles dans le déroulement des offices.
Le Temple de Biarritz comme son voisin de Bayonne-Saint-Esprit tient à affirmer la présence du judaïsme dans l’espace urbain.